Premières Impressions – Shadows House

Avis de l'équipe

Synopsis :

Un manoir qui cache un secret… Dans un immense manoir bâti à flanc de falaise vit une famille d’êtres sans visage aux airs d’aristocrates, les Shadow. Ils ont, pour les servir et leur tenir lieu de « visage », des domestiques désignés comme poupées vivantes. L’entrée de l’une d’elles au service de la jeune Kate Shadow marque le début d’un bien singulier quotidien entre une ombre et sa poupée. Voici l’adaptation animée d’un manga éminemment insolite !

Moja

Dans la psychologie de divers auteurs, l’ombre joue un rôle essentiel. Elle représente tout ce que nous cachons aux autres et à nous-mêmes pour ressembler à un idéal. C’est en fait notre partie obscure et complémentaire. L’ignorer ou la refouler n’est pas la solution. Les différences entre conscience et inconscience sont à l’origine de conflits psychiques parfois source du caractère et de l’humeur. Il convient de négocier et comprendre cette part inconsciente afin de l’intégrer en soi.

Shadows House est une œuvre très mystérieuse se déroulant dans un manoir. Bien loin d’un thriller ou épouvante, cette tranche de vie singulière dresse le quotidien d’une famille d’ombres vivant avec leurs poupées humaines. La prise de conscience de la dimension tranche de vie mature n’est pas instinctive et il faut plusieurs minutes pour comprendre de manière certaine dans quoi le public s’engage.

Ce premier épisode développe ainsi la relation cardinale entre Emilico, poupée humaine, et Kate, ombre aristocrate. Leur quotidien ne diffère pas grandement de la réalité sous la renaissance et se définit comme une relation de servante et maîtresse très classique. La particularité de cette œuvre, outre qu’elle se passe dans un lieu clos, est l’appréhension de cette relation et du sens porté à la poupée et l’ombre. Le lien avec la psychologie de Jung est évident même si elle est simplifiée en l’état et diverge avec l’existence de deux être distincts ne formant pas un tout à l’origine, leur seul point commun restant le physique. Il est intéressant de voir en l’espèce une ombre sans fioriture dans son design le plus épuré. Tout comme dans la psychologie de Jung, plus l’ombre est ignorée et sujette à des sentiments négatifs, plus elle devient noire et épaisse.

En toute franchise, je n’ai pas trouvé ce binôme principal si intéressant. Comparé aux autres binômes présents dans les OP/ED, celui-ci apparait relativement fade et présente simplement l’univers et le sujet. Emilico est d’une niaiserie énervante quand elle occupe la majeure partie d’un épisode puis les tâches dessinées dans cet épisode non rien d’exceptionnelles, s’apparentant à des obligations de servante. J’attends donc énormément des autres binômes. Il est probable de découvrir des ombres bien moins sympathiques, rejetant la faute sur leur poupée, relâchant leurs caprices et sauts d’humeur sur leurs servants. Des conflits vont sans doute naître. Des intrigues porteront ces relations sur le devant grâce à cette projection de toutes ces négativités qui alimentera des aversions incompréhensibles et haines viscérales. J’attends donc beaucoup des autres personnages en espérant que Emilico trouve une utilité, outre le fait d’être la petite servante à sa maîtresse des plus cucul qui soit. Certainement qu’elle contrastera avec les autres personnages.

Concernant la production, Cloverworks livre sans surprise une très belle toile ombreuse mettant bien en contraste la poupée et vêtements face à l’ombre. L’atmosphère cloîtrée, morte et sombre est palpable. La direction arrive à saisir le côté inquiétant de ces lieux tout en opposant des couleurs rutilantes contrastant joliment et faisant écho à l’histoire. Le couple OP/ED est quant à lui une franche réussite.

Je pars donc très confiant pour la suite de cette œuvre qui arrivera je l’espère à employer divers traits de la psychologie de Jung pour servir un plateau de relations singulières dans ce manoir de l’inquiétude et de la contrariété.

Hime

Dans son premier épisode, l’adaptation anime du manga Shadows House (licencié en France chez Glénat) nous propose un mélange de mystère et de tranche de vie.

Nous apprenons l’existence d’une famille aristocratique d’ombres sans visage. Chaque membre de cette famille, à un certain âge, se voit attribué une poupée vivante, celle-ci étant un serviteur mais également un représentant aux yeux de la société car ayant un visage. Pourquoi une telle famille existe-elle ? Pourquoi Lady Kate est-elle en permanence dans sa chambre ? Va-t-elle en sortir dans les épisodes à venir ? Quel sera le rôle d’Emilico, en tant que servante et représentant de Kate ? Quid des autres duos ombre – poupée vivante ? On se pose déjà pas mal de questions ; il y a beaucoup de suspense.

Pendant les trois quarts de l’épisode, nous faisons la connaissance de Lady Kate et sa poupée vivante Emilico. Leur relation se construit au fur et à mesure de l’épisode de façon naturelle ; on s’attache rapidement à ce duo. Malgré l’imitation physique de la poupée vivante (la seule différence étant la possession d’un visage), psychologiquement, les personnalités de Kate et d’Emilico sont opposées, ce qui rend leurs interactions intéressantes (au début Kate est anxieuse, puis s’habitue à la présence d’Emilico ; une complicité naît entre elles). Kate est une jeune fille élégante, calme et réservée ; Emilico respire la joie et la bonne humeur, est maladroite et amusante. La différence de statut social est évidente de par leur comportement, mais également la possession ou non de connaissances basiques telles que savoir lire et écrire.

La direction artistique constitue sans aucun doute un des points forts de l’anime, ayant réussie à transcrire l’identité visuelle unique du manga. En effet, l’équipe de production devait faire ressortir les caractéristiques d’une ombre (absence de visage, mais des émotions visibles grâce à son profil ou encore la production de cendre en cas d’anxiété ou de colère), faire en sorte qu’elle ne se fonde pas totalement avec le décor, mais au contraire qu’elle en émerge, et qu’elle se différencie bien de sa poupée vivante, ce qui n’a rien de facile. J’étais impressionnée par le travail réalisé. Quant au décor, il est magnifique. Après un bref aperçu du monde extérieur, l’épisode se déroule dans la chambre de Kate, sombre et élégante, mais aussi étouffante.

L’opening sans paroles, l’ending, ainsi que la bande-son, sont également un second élément correspondant à la perfection à l’ambiance de l’anime : mystérieuse et inquiétante. On se sent piégé dans un manoir remplie d’intrigues et de dangers, un labyrinthe dont on ne pourrait ressortir indemne.

Ainsi, l’anime introduit à la perfection une œuvre, originale par son intrigue, mais également par son visuel unique. Le premier épisode était centré sur le duo Kate – Emilico, mais par la suite, nous allons pouvoir découvrir d’autres duos qui nous intriguent déjà par leur simple présence dans l’opening, sans oublier les derniers instants de l’épisode.

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