5 ans. Cela fait maintenant 5 longues années que nous attendons avec impatience la suite de My Teen Romantic Comedy SNAFU ou plus simplement, Oregairu. Préalablement annoncé au printemps dernier, elle fut reportée, pour des raisons évidentes à l’été, à notre grand désarroi en tant que fan. Pourtant, elle est finalement là et s’annonce comme le climax de l’œuvre. La saison 2 s’était conclue sur une note bien sentimentale laissant en suspens toutes les interrogations que nous nous posons. Vous pourrez me retrouver dans une suite d’articles commentant chaque épisode de la série. L’article actuel fait à la fois office de premières impressions sur ce nouveau « début » mais aussi de review. Que nous révèle donc Oregairu dans cette saison tant attendue ?
Tout d’abord, il est important de faire quelques rappels sur les saisons précédentes. Alors que dans la saison 1, nous découvrions les méthodes non orthodoxes de Hachiman et que le casting s’y habituait en se laissant prendre au jeu, la saison 2 s’est vue beaucoup plus critique sur la question. Durant cette seconde saison, une thématique s’est vue dégagée. Cette dernière consiste en le questionnement permanent de la notion d’immuabilité d’une relation. Est-ce bien possible de garder de mêmes relations avec un groupe de personnes malgré l’avancée perpétuelle du temps ? Forcer les choses pour conserver ce statuquo est-il légitime ? Ces questions furent récurrentes.
Hachiman fit finalement preuve de plus d’honnêteté envers ses sentiments vis-à-vis de Yui et Yukino. Néanmoins, bien que ces derniers luttent tant bien que mal pour conserver cette relation, celle-ci ne peut subsister. Alors que le statut actuel de leurs relations est en proie à un certain malaise causé par la sœur de Yukino, Haruno et plus globalement par l’ensemble des problèmes familiaux que vit Yukino, Yui fait enfin le premier pas et révèle la supercherie. Les sentiments que Yui tout comme Yukino semblent éprouver pour Hachiman font que les choses changeront et se doivent de changer.

Yui profite ainsi de l’indécision et les faiblesses de Yukino pour se montrer plus sournoise qu’on ne l’aurait cru. Pour autant, la situation a du bon, et l’intervention de Hachiman redonne confiance à Yukino qui se ressaisit et se sent finalement prête à se reposer sur ses deux compères. La saison s’est alors finie en mettant encore plus en évidence cette immuabilité fictive.
La saison 3 reprend directement sur cette scène et le principe d’ingérence qui avait lui aussi été développé au préalable dans la saison 2 par le biais du conflit émotionnel que vivait Hachiman est aussi de retour. Il est plaisant de retrouver cet Oregairu qu’on aime tant. La dynamique entre les personnages a évolué. Yukino s’ouvre enfin et est prête à la discussion, sans espérer nécessairement des conseils, tandis que Hachiman et Yui se montrent bons auditeurs. L’anime parvient sans grand mal à mettre en relief la situation tout en conservant les espiègleries dont font preuve Yukino et Hachiman entre eux. Voir Yukino réussir à s’exprimer de la sorte envers d’autres personnes montre bien l’évolution que le personnage a pu avoir durant ce long parcours.
Les plans durant leur dialogue ont consisté en une alternance subtile des deux côtés (auditeur et locuteur). Le tout est fortement intime pour Yukino mais la mise en scène et l’animation favorisent la garantie du naturel des réactions qui se fait en toute simplicité. Le mouvement anodin des cheveux des personnages permet en grande partie de garder ce sentiment. Le character-acting quant à lui est flagrant par son manque de subtilité mais l’ensemble forme une discussion dont Yukino est l’héroïne et qui nous émeut. Le ton est sérieux sans être envahissant. Le tout est et reste donc fidèle à l’Oregairu qu’on connaît. La décision prise par Yukino n’est peut-être pas la bonne, mais c’est sa solution. Elle a enfin décidé de réellement avancer et converser avec sa famille, que cela mène à une discorde ou non.

Si elle semblait constamment en retrait face à Haruno qui imposait son rythme, cela est sur le point de s’arrêter. Ainsi, cette première partie de l’épisode joua carte sur table en étant sincère et en accentuant l’esprit de groupe présent au sein de l’œuvre. On pourrait presque croire qu’il n’y eût aucune pause entre les deux saisons tant elle est dans la continuité et la transition est fluide.
Si cette première partie était au centre même de l’intrigue de l’œuvre, la suite est plus calme. Oregairu a beau être une série se voulant développer plusieurs thèmes de la société et faire preuve d’une philosophie extrêmement cynique avec Hachiman, elle est aussi quelque chose de plus amusant de par les interactions entre personnages.
Dans cette seconde partie, Komachi passe ses examens. Nous y retrouver un Hachiman puéril et étonnamment ouvert. Le personnage qu’est Kawasaki a beau ne pas avoir eu une forte place dans la série jusqu’à présent, sa présence et celle de sa sœur auprès de Hachiman lui font ressortir un autre côté moins sophiste. Les répliques et la situation sont amusantes et dynamiques de par leur authenticité qui expose encore plus le caractère siscon de Hachiman. Kawasaki s’avéra finalement avoir un aspect très candide qui est agréable.








Les éléments tranche de vie sont à leur plus belle image tandis que l’enchaînement acerbe du texte captive toujours autant en allant droit au but. Quelques mentions d’éléments de la saison 1 sont faites et Hachiman se présente encore une fois comme bon lecteur d’intentions en touchant aisément le cœur du problème.

Même dans des moments aussi classiques, l’œuvre continue à développer des sous-thèmes de manière efficace. Cette partie a pour sujet les relations familiales et prendre Kawasaki qui est aînée d’une fratrie, est un choix intelligent. Cela a donné une suite vive et honnête à une sous-intrigue mais aussi dépeint un message gentil en toute simplicité.
Enfin, la dernière partie avec Hachiman et Komachi conserve l’aspect tranche de vie et s’évertue de continuer à représenter le thème de la famille. Sans être particulièrement émotionnel, l’ensemble est franc et comique dans la description des rapports fraternels.
Présenter ainsi le train-train quotidien mixé à ces tournures de phrase toujours aussi acérées mène à des scènes vivement comiques tel que le gag sur les pleurs de Hachiman.
L’intrigue mise à part, l’animation est restée au niveau de la saison précédente. La production apparaît être du même calibre, ce qui est rassurant. Sans être particulièrement spectaculaire, l’épisode a quand même pu avoir son lot de scènes égayantes en passant par un character-acting au poil. Dans toutes les parties de l’épisodes, la mise en scène a su se montrer très habile, et les personnages, vivants de par tous ces mouvements bien amenés qui traduisent leurs réactions avant même que le texte ne le fasse. Oregairu n’a pas vocation à être une grosse production, mais elle reste tout de même fichtrement pointilleuse et solide.
Enfin, nous pouvons passer à l’opening et l’ending. Il a beau s’agir du climax de l’œuvre, l’opening continue à présenter les côtés mondains de la série. Cela étant dit, le trio principal est montré comme face à une problématique, tel il en sera toujours le cas. Il reste cependant fun en optant pour l’optimisme avec une séquence de danse débordant de vigueur. La musique reste signée Nagi Yanagi et régale de par son ton clair et rythme enjoué. L’ending quant à lui suit la même optique que les endings précédents et plutôt que le trio, c’est la relation entre Yui et Yukino qui est sous le feu des projecteurs. Le tout est simple mais, s’il a pour intention d’éveiller les fans de yuri, il n’y manque certainement pas. Comme à son habitude, il est chanté par les doubleuses de Yui et Yukino et on devrait certainement retrouver un caractère personnel dans les lyrics.
En conclusion : L’eau sentie dans nos yeux était donc les larmes de joie face à ce retour ?
Je ne puis exprimer à quel point voir une suite à Oregairu me comble de joie. Cet épisode était droit dans le fil des précédents, et la coupure ne se laisse pas sentir, ce qui est un excellent signe. Les épisodes m’apparaissent incroyablement courts et je salue l’aisance avec laquelle l’anime touche des points sensibles de manière si naturelle. Le climax s’annonce en grande pompe et on ne peut que l’attendre avec hâte.
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L’anime est disponible sur la plateforme de simulcast ADN.
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