2020 fut une année relativement creuse en exclusivité et totale nouveauté signée Nintendo. Cinq ont retenu notre attention : Animal Crossing, 51 Worldwide Games, Hyrule Warriors, Mario Kart Tour et enfin Paper Mario. Il est triste de ne voir aucune nouvelle licence dans cette gamme proposée, et le joueur en vue de compenser, espérait que la déterminante « qualité » supplanterait celle du « nombre ».
Conçu sur un patron ayant fait plusieurs fois ses preuves, Paper Mario revient une nouvelle fois afin de nous plonger dans une nouvelle aventure fantaisiste, cette fois-ci sous l’art du pliage typiquement japonais : l’origami.
Un monde de papier menacé par les origamis
Tout débute au royaume champignon avec l’abominable roi Olly qui a transformé la princesse Peach en origami et a volé son château avant de l’enrubanner dans des serpentins ! Mario accompagnée de sa nouvelle amie Olivia vont devoir défaire un à un les serpentins entourant le château dans le but de sauver la princesse et par la même occasion leur très cher monde.
Les histoires des Paper Mario n’ont jamais été trop recherchées mais ont toujours réussi à placer correctement le décor. En général, Paper Mario est une des licences du plombier qui évolue le plus dans un tempo posé. Si diverses situations au cours du jeu accélèreront le rythme, Paper Mario conserve avant tout sa dimension flegmatique et accessible.
Dans cette nouvelle aventure, Mario est accompagné de Olivia. Mitigé serait notre réaction vis-à-vis de cette aide et compagne de voyage. Si quelques fois elle réussit à nous attendrir ou bien à égayer notre quotidien, la plupart du temps elle peut être à la limite de l’agacement ou de l’énervement, le joueur souhaitant simplement qu’elle se taise. Heureusement, ce binôme sera rejoint à tour de rôle et occasionnellement par plusieurs personnages tels qu’un Bob-omb, Kamek, Luigi, Mini Bowser etc. Ce casting annexe apporte beaucoup à l’œuvre et en général aussi bien les séquences drôles, tristes ou bon vivant seront liées exclusivement à leur présence.
Effectivement, même si quelques blagues liées au papier tomberont parfois à l’eau, le ton de Paper Mario reste coloré au sens figuré et les scènes rigolotes seront monnaie courante.
Un art ancestral à la fois simple et trop économique
L’aventure de Paper Mario : The Origami King est à l’image de son art : économique.
Sans oublier l’aventure, le joueur aura l’occasion de reboucher des trous parsemés sur son chemin, déplier tous les Toads, trouver tous les trésors et blocs secrets. Cette quête de l’annexe restera bien trop restreinte et redondante. Aussi bien par son manque de variété ou bien de subtilité intellectuelle, ce jeu ne satisfera pas pleinement un joueur un peu plus âgé. On pense notamment à Luigi’s Mansion 3 qui arrive à capter aussi bien un jeune public qu’un plus âgé, étant vu comme une perle de secrets, d’effusion intellectuelle et d’émerveillement. Ici dans Paper Mario, seuls quelques recherches arriveront à nous griser, le reste se limitant à de l’anecdotique dans nos souvenirs.
En parcourant les diverses régions, notre équipe débloquera le pouvoir d’Esplis élémentaires (Terre, Feu, Eau etc.). Même cette dimension est trop peu poussée et employée dans nos recherches. Paper Mario tend toujours plus vers le semi-open world mais conserve en même temps son trait simple et rudimentaire.

Cette alchimie n’est pas totalement homogène et se confronte tout au long de notre aventure. Bien que remplis d’éléments, ce monde nous apparait à certains moments/lieux comme légèrement vide et moyennement intéressant. Quelques lieux comme Shogun-Land capteront d’entrée notre intérêt, tandis que d’autres comme les plaines, déserts, océan manqueront d’attrait et de profondeur.
Une technique du pliage délicat et multiforme
Si le contenu rend perplexe, la mise en scène et la pluralité de séquences singulières dans ce jeu emportent davantage notre enthousiasme. C’est simple mais réellement accrocheur. Notre cher plombier et sa délicate amie vivront des expériences variées : la représentation d’une pièce de théâtre, une piste de dance, passage dans les rapides etc. Les complications et épreuves au cours de l’aventure sont nombreuses nous évitant de tomber dans une routine.
En parallèle, les environnements différents sont toujours aussi nombreux et nous en mettent plein la vue. La direction artistique est toujours aussi remarquable et ne souffre d’aucun désagrément. Colorée et tonifiante, tout en conservant l’esprit de papier.
Néanmoins, une chose nous émerveille sans mal encore plus : la bande-son. Un collectif de cinq compositeurs talentueux ayant quasiment tous déjà travaillés sur Paper Mario sont présents afin de créer un ensemble de pistes panaché et enivrant.
Un gameplay avec trop peu de plis
A côté de l’aspect exploration décevant, le système de combat est la seconde faiblesse de cet épisode. Délaissant de plus en plus sa fibre RPG, Paper Mario introduit un système de combat au tour par tour circulaire découpé entre colonnes et lignes. Si le système tente d’être atypique, l’expérience réelle est bien loin d’être emballante. Le concept est simple : aligner les ennemis en un certain temps. Pour ce faire, le joueur doit bouger les lignes et/ou colonnes. Ceci fait, il gagne un bonus d’attaque et peut attaquer plus facilement les ennemis. Mais l’originalité se termine ici. A quelques exceptions près, le système est trop redondant se limitant à attaquer les ennemis en ligne ou par case de 2 x 2. Le concept de puzzle game n’est pas assez touffu et les armes allouées au joueur sont trop limitées, par exemple moins nombreuses que dans un Stick Star.
Les combats contre les boss seront plus travaillés avec un système de flèches et des particularités pour chacun. Mais ces derniers n’arriveront pas à compenser la platitude des combats ordinaires, représentant la majeure partie de notre aventure.

Conclusion :
Une aventure colorée et récréative manquant de plis
PLUS
+ Une aventure simple et accessible
+ L’humour et les personnages secondaires
+ Affrontement contre les boss
+ Diversité de séquences singulières et fun
+ Un univers coloré et attrayant
+ Bande-son
MOINS
– La majeure partie de l’exploration sans grand intérêt
– Olivia, un peu trop agaçante
– L’ensemble des combats ordinaires redondants
Grâce à une réalisation emballante, un casting annexe de bonne facture, une ambiance colorée et bon enfant, Paper Mario : The Origami King conserve un réel attrait. Les péripéties atypiques jonchant cette aventure font de cette nouvelle halte, une expérience divertissante. En revanche, le tournant opéré dans la licence manque de vernis aussi bien sur l’aspect pur exploration que sur le système de combat trop terne et monotone. Un épisode agréable qui laissera tout de même une bonne impression.